2020 – Pogge et ses visages
Exposition de portraits photographiques
Exposition du 30 avril au 23 mai 2021
A l'habitat groupé Casa Nova (17, rue Goossens)
Accès libre les 01/05, 08/05, 16/05 et 23/05 de 14h à 17h et sur rendez-vous.
Annick Hoornaert a construit cette exposition avec le désir de rentrer un jour dans une grande pièce à l’intérieur de laquelle des visages nous regarderaient.
Avec cette exposition, nous y sommes. Essayez ! Quel que soit l’endroit où vous vous tenez dans cette salle, quelqu’un vous accueille du regard, une famille et pour tout dire, un voisin. Toutes les personnes appuyées contre les murs habitent dans les alentours. Que vous-même soyez du quartier ou de plus loin, vous êtes à présent devenu proche d’une de ces personnes, au moins.
Annick n’a pas comme métier de réaliser des expositions, comme vous n’avez pas non plus comme métier de regarder des photographies. C’est l’histoire d’une habitante qui a tenté un geste comme l’on jette avec adresse un caillou dans l’eau : pour compter les ricochets. Les ricochets, ce sont ces 28 familles qui ont dit « oui » et ont ouvert leur porte.
Et les ricochets, à présent, c’est vous. Car, c’est ainsi, ces photographies dessinent un monde, un monde qui existe, où l’on se regarde encore malgré les différences, un monde vivant, un quartier populaire : Pogge. Vous le connaissez ce quartier, vous l’avez traversé pour entrer ici.
Quand vous sortirez de cette grande salle, vous ne regarderez plus de la même façon autour de vous. Et peut-être même que si vous n’aviez pas levé la tête en arrivant, vous ne manquerez pas de le faire une fois revenu au grand jour.
C’est ça un geste particulier : un coup de dé qui jamais n’abolit le hasard. Ce beau désir ressemble aux pissenlits que l’on souffle au bord des chemins.
Parfois, les gens petits font des choses grandes. Un quartier, ce n’est pas qu’un amas de rues éteintes. Une famille, ce n’est pas que ce petit tas d’habitudes recuites. Les gens des classes populaires, de pauvres incultes. Les autres, toujours des autres. Pogge est grand dans ses visages, dans ces photographies.
Ainsi, nous vous invitons à voir les portraits de la photographe Laure Geerts, qui a su se mettre au service de Pogge et de ses visages et vous permettre de regarder au travers des images la vie possible des habitants.
Emmanuel Massart
Remerciements
Merci à vous tous qui avez participé. Vous avez ouvert votre porte avec une pointe d’inconnu, partagé un bout de votre quotidien et ainsi salué le quartier, notre quartier.
Merci à Laure Geerts, pour le temps et le talent consacré au projet.
Merci à Emmanuel Massart pour les conseils et la plume.
Merci au Contrat de quartier durable Pogge, à la Fondation Casa Nova et au Centre Culturel de Schaerbeek qui contribuent la réalisation de ce projet.
Naissance de Pogge et ses visages
J’habite dans le quartier depuis 5 ans. Depuis la place Pogge, j’arpente les rues comme les nervures d’une feuille percée de soleil, le regard brillant de mes jeunes enfants pour observer le balai régulier des trams. J’aime, à chaque pas, croiser l’un ou l’autre, un bonjour et quelques mots. J’aime aussi la photographie, voir dans une image une vie se fixer un instant et moi de la tenir dans la main, avec délicatesse. J’ai désiré croiser ces deux plaisirs et profiter d’une aide du contrat de quartier : voici donc des portraits d’habitants, la douce diversité des autres, connus ou un peu moins, et moi de sentir encore la fierté d’habiter ici.
Annick Hoornaert
La photographe, Laure Geerts
La photographie est pour Laure une ouverture à la rencontre, un moyen de porter un regard sur le quotidien et de le comprendre pour en révéler la fragile complexité. Née en 1978 à Oupeye, elle étudie les sciences commerciales à Bruxelles. Elle travaille depuis plusieurs années dans le marketing lorsqu’elle découvre la photographie. Elle réalise que l’appareil photo lui permet d’approcher des milieux et des personnes qu’elle n’aurait jamais osé aborder autrement. Elle décide alors d’exploiter l’écriture photographique, particulièrement celle du documentaire centré sur l’humain. En 2004, Laure s’installe à Schaerbeek.
www.lauregeerts.be
Le financement provient du budget participatif du contrat de quartier Pogge, piloté par Renovas Asbl.